Migros Magazine: A quoi sert encore la Gay Pride?

	Nº 27, 3 juillet 2006

A quoi sert encore la Gay Pride? Onze ans après la première Gay Pride romande à Genève, l’édition 2006 aura lieu à Lausanne de vendredi à dimanche. Défiler dans la rue fait-il encore sens alors que les Suisses ont adopté la loi sur le partenariat? Réponses avec Jean-Paul Guisan, secrétaire romand de Pink Cross, l’organisation faîtière des gays en Suisse. Les gays ont de plus en plus de droits. Leur combat ne touche-t-il pas à sa fin? Nous avons franchi une étape importante avec la loi sur le partenariat. Je suis fier du peuple suisse: c’est le premier à s’être exprimé dans ce sens-là. Les décisions des autres pays se situaient au niveau parlementaire. Mais il existe encore un décalage entre les lois qui nous sont de plus en plus favorables et l’acceptation réelle des homosexuels par la société. Que faudrait-il encore changer? Il nous reste un but à atteindre au niveau pénal: nous voulons que les propos homophobes soient punissables par la loi au même titre que les propos racistes. Aujourd’hui, dire «tous les nègres dehors» en public est répréhensible, tandis que dire «tous les pédés au bûcher» ne l’est pas. La Gay Pride a-t-elle un réel poids politique ou seulement symbolique? Elle possède une valeur commémorative. C’est aussi un prétexte pour faire la fête. Mais avant tout, la Gay Pride constitue un moyen d’affirmer qu’on existe. Cette année, son thème est «Tout près de chez vous». Propos recueillis par Tania Araman

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